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Allemagne : rééquilibrage balance commerciale avec la zone euro

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Allemagne : rééquilibrage balance commerciale avec la zone euro

 

Les statistiques du commerce extérieur allemand publiées vendredi montrent que la balance commerciale allemande vis-à-vis de la zone euro, depuis longtemps excédentaire, est revenue à l’équilibre en avril pour la première fois depuis la création de la monnaie unique, les importations depuis les 16 autres Etats membres s’affichant en hausse de 5,4% sur un an. Dans une zone euro en récession, la croissance économique de l’Allemagne, aussi faible soit-elle, constitue l’une des rares sources de demande adressée aux économies en difficulté du sud de l’Europe, comme l’Espagne ou le Portugal. Pour Holger Schmieding, économiste chez Berenberg, une demande solide de la part des consommateurs allemands permettra cette année aux importations de croître plus rapidement que les exportations. « Cela va bénéficier en particulier aux économies de la périphérie, qui vendent davantage de biens à l’Allemagne et attirent davantage de touristes allemands », explique-t-il. L’Allemagne a été critiquée par certains de ses partenaires, dont la France, et par l’OCDE, qui estiment que sortir la zone euro de la crise suppose plus que la simple réduction des dettes des Etats du sud de l’Europe. La solution à long terme, estiment-ils, implique également une augmentation de la demande en Allemagne, première économie européenne, pour qu’elle achète davantage à ses partenaires. L’économiste en chef de Barclays, Philippe Gudin, estime que la situation s’est améliorée depuis 2010, quand la ministre des Finances française, Christine Lagarde, avait choqué les Allemands en leur demandant d’accroître leur demande intérieure.


PAC: rééquilibrage entre petites et grandes exploitations ?

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PAC: rééquilibrage entre petites et grandes exploitations ?

La présidence irlandaise de l’UE et la Commission européenne ont insisté lundi à Luxembourg sur la nécessité de parvenir cette semaine à un accord sur la future Politique agricole commune (PAC), sous peine de compromettre une réforme qui vise à rendre les subventions agricoles plus vertes et plus équitables.   »J’en appelle à votre souplesse (…) pour que nous puissions conclure ce processus de négociations et éviter les incertitudes qui arriveraient si on ne parvient pas à se mettre d’accord cette semaine alors qu’il y a tellement d’attente dans le monde agricole », a déclaré le ministre irlandais de l’Agriculture, Simon Coveney, en s’adressant à ses homologues européens réunis à Luxembourg jusqu’à mardi.   »Ce qui est important, c’est de trouver un compromis pour faire en sorte que les éléments essentiels de la réforme puissent être mis en pratique », a abondé le commissaire européen chargé du dossier, Dacian Ciolos.  La réforme, censée entrer en vigueur progressivement dès 2014, ne figure pas parmi les priorités de la Lituanie, qui prendra le relais de la présidence de l’UE en juillet.    »Nous avons devant nous moins de 24 heures pour conclure avec le Parlement ici à Luxembourg. Et nous savons tous que si ce n’est pas fait ici et maintenant, le poids de la responsabilité de différer à on ne sait quand sera énorme », a ajouté M. Ciolos, appelant toutes les parties à faire preuve d’ »ouverture ».  Plusieurs semaines d’intenses négociations ont déjà permis de progresser sur le thème du « verdissement » des subventions aux agriculteurs, qui prévoit de lier l’allocation de 30% d’entre elles au respect de certaines mesures écologiques comme la diversification des cultures.  La pomme de discorde porte principalement sur la répartition plus équitable des aides entre agriculteurs d’un même pays (principe de « convergence interne »), une des mesures phares de la réforme, alors que 20% des exploitations touchent actuellement 80% des paiements.  La Commission souhaite instaurer un paiement uniforme à l’hectare dès 2019, ou au moins parvenir à cette date à un niveau minimum de convergence, alors que certains pays fondent leur clé de répartition sur les niveaux de production et tentent de limiter les pertes pour les plus gros bénéficiaires.  Selon une source parlementaire, les discussions entre la Commission, la présidence de l’UE et les négociateurs du Parlement européen ont « progressé » dans la journée, et elles devaient se poursuivre dans la soirée. « Cela se passe plutôt bien pour le moment, mais les négociations avancent lentement », a-t-on ajouté de même source.  Pour favoriser les plus petites structures, la France a proposé de permettre aux Etats de donner une prime pour les premiers hectares de chaque exploitation agricole, une proposition soutenue aussi par l’Allemagne.  Encore faut-il s’entendre sur la définition d’un « agriculteur actif » éligible aux aides: faut-il obligatoirement en exclure des bénéficiaires actuels comme les clubs de golf et les aéroports, comme le veulent la Commission et le Parlement? Ou seulement établir une liste de structures à bannir qui serait facultative pour les Etats?  Première bénéficiaire de la PAC, la France bataille également pour pouvoir maintenir un certain niveau d’aidées couplées à certaines productions en difficulté, comme l’élevage, à la grande crainte des céréaliers français selon qui certains agriculteurs pourraient voir baisser leurs subventions de moitié.  Autre sujet épineux, celui du plafonnement des aides. La Commission et le Parlement veulent limiter à 300.000 euros par an le montant des aides perçues par chaque ferme (après déduction des coûts salariaux), et réduire de façon dégressive les paiements supérieurs à 150.000 euros. Les Etats sont, quant à eux, désireux de préserver leur pouvoir d’appréciation en la matière, mais la présidence irlandaise a les a appelés à accepter une dégressivité obligatoire « modeste » dans un geste de concession.  Si une ébauche d’accord intervient à Luxembourg, il devra être formalisé mercredi à Bruxelles au cours d’une réunion entre les trois institutions européennes, avant un vote en commission parlementaire.  La réforme de la PAC devrait être mise en place graduellement dès 2014, mais le nouveau système de subventions ne sera pas déployé avant 2015, un retard attribuable aux difficultés rencontrées dans la négociation sur le futur budget européen.

 

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Renault et Nissan : rééquilibrage du capital et fusion

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Renault et Nissan : rééquilibrage du capital et fusion

 

L’Etat français nourrit des soupçons à l’égard de Carlos Gohn sur l’évolution de l’alliance Renault-Nissan, de son coté Nissan ne voit pas d’un bon œil la montée en puissance de l’Etat français dans Renault. Nissan, sauvé dans les années 2000 par Renault, mais qui aujourd’hui vaut trois plus que Renault (Renault dont les profits dépendent pour ¾ des résultats de Nissan). La tentation est grande pour Carlos Gohn de rééquilibrer capital et pouvoir au profit du japonais (qui le demande), aussi de se débarrasser de la tutelle encombrante de l’Etat français Car les participations croisées entre Renault et Nissan donnent mécaniquement plus de poids à la France depuis que l’Etat français a augmenté sa participation. Du coup on pourrait assister à  un rééquilibrage important de l’alliance de telle sorte que chaque partenaire, à terme, dispose de 25 à 35% du capital. Emmanuel Macron a indiqué  en affirmant que « ceux qui proposent un rééquilibrage des pouvoirs avec un agenda caché prennent le risque d’abîmer l’alliance ».  Les deux groupes penseraient à « une société unique où cohabiteraient les actionnaires japonais de Nissan et ceux de Renault, et l’Etat français au premier chef ». Une société qui pourrait être basée aux Pays-Bas (l’alliance actuelle est déjà localisée au Pays-Bas). Le risque d’un mauvais rééquilibrage pour rénal c’est d’être absorbé par Nissan ce désormais 4 ème constructeur mondial avec des délocalisations des directions et de la production. Le risque c’est qu’il n’y  ait plus de constructeurs automobile français après PSA absorbé par les chinois, Renault serait mangé par les japonais. .

Sondage Attentat : 80% pour un rééquilibrage sécurité-liberté

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Sondage Attentat : 80% pour un rééquilibrage sécurité-liberté

Un sondage pas très surprenant concernant le peu de confiance que font les Français au gouvernement à propos de la sécurité puisque seulement 33 % des Français affirment faire confiance au président François Hollande et au gouvernement pour faire face et lutter contre le terrorisme (sondage IFOP pour Le Figaro).  »Les quatre baromètres précédents de l’IFOP, réalisés entre les 8 janvier 2015 et 5 janvier 2016, indiquaient qu’à peu près un Français sur deux avait confiance dans le gouvernement », rappelle le quotidien. Plus surprenant peut-être le faite que plus de 80 % seraient prêts un trait équilibrage liberté–sécurité, en clair moins de liberté pour davantage de sécurité. La preuve sans doute qu’il convient de s’interroger sur la capacité d’une démocratie à affronter le terrorisme sans toucher aux libertés individuelles et collectives même si l’on ne peut réduire la problématique à cette seule question. Dans cette enquête, 99% des personnes interrogées jugent d’autre part que la menace terroriste est élevée en France (« très » pour 61% et « plutôt » pour 38%). Et un Français sur deux (50 %) pense que malgré « une attaque terroriste sans précédent », le pays n’a « pas basculé véritablement dans une situation de guerre« .  Pour lutter contre le terrorisme, un Français sur deux souhaite que l’état d’urgence soit « renforcé ». Et une large majorité (81 %) serait prête « à accepter davantage de contrôles et une certaine limitation de (ses) libertés ».  Pour les personnes interrogées, les autorités, par rapport à la menace terroriste, n’en font « pas assez », s’agissant des peines prononcées contre les membres des réseaux et des cellules terroristes (88 %), s’agissant des moyens juridiques accordés aux forces de police et aux services de renseignement (77 %), ou en matière d’effectifs des forces de l’ordre (69 %).  « À situation exceptionnelle, réponses exceptionnelles », explique au journal Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop. « L’attentat de Nice a profondément marqué les esprits et renforcé des opinions préexistantes selon lesquelles la France, en guerre face à des ennemis déterminés, devait s’autoriser des mesures que les autorités n’avaient pas envisagées jusqu’alors », ajoute-t-il  Enfin, les Français dans leur ensemble manifestent leur confiance (84 %) aux forces de police, de gendarmerie et aux services de renseignement, « une proportion importante qui n’a que peu bougé depuis janvier 2015 et l’attentat contre Charlie Hebdo« , souligne Le Figaro.

 

(Avec RTL et le Figaro)

Rééquilibrage retraites encore repoussé !

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Rééquilibrage retraites  encore repoussé !

 

Changement de majorité politique et brutalement le comité d’orientation des retraites recule de 20 ans la perspective de rééquilibrage des comptes. De toute manière, des scénarios faits au doigt mouillé car tout dépendra de la croissance c’est-à-dire du rapport actif retraité. Pour ne pas déplaire à la gauche et aux syndicats, on avait décrété ce rééquilibrage en 2020 maintenant il s’agit de ne pas déplaire au nouveaux gouvernement ; du coup on envisage la possibilité du rééquilibrage seulement en 2040 voir en 2050. Le système de retraite devrait rester déficitaire jusqu’au début des années 2040 dans le scénario le plus favorable sur les quatre envisagés (qui prévoit une croissance de 1,8% des revenus d’activité) et dégagerait ensuite des excédents jusqu’en 2070.Et le retour dans le vert n’aurait lieu qu’au début des années 2050 dans le deuxième scénario le plus favorable, qui repose sur une croissance de 1,5% des revenus d’activité. Dans l’hypothèse la moins porteuse, qui s’articule sur une croissance de 1% des revenus d’activité, le déficit ne cesse de se creuser sur l’ensemble de la période de projection, jusqu’à atteindre près de 2% en 2070. L’an dernier, le COR avait estimé que le système de retraite pourrait revenir à l’équilibre au milieu des années 2020 pour les deux meilleurs scénarios. Cette instance « indépendante » réunissant notamment des experts et des représentants des partenaires sociaux se montre également plus pessimiste sur la situation à court terme. Quel que soit le scénario économique retenu, le besoin de financement du système de retraite – c’est-à-dire son déficit – s’élèvera selon lui à 0,4% du produit intérieur brut (PIB) de la France en 2021, soit près de neuf milliards d’euros d’après un calcul de Reuters. Le rapport de l’an dernier prévoyait pour 2020 un besoin de financement moitié moindre, atteignant 0,2% du PIB.

Rééquilibrage social : Macron rappelé à l’ordre par trois économistes proches

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Rééquilibrage social : Macron rappelé à l’ordre par trois économistes proches

Une critique très forte sur le fond concernant le manque de rééquilibrage gouvernemental mais aussi une critique sur la forme car non seulement Macron traîne l’étiquette de président des riches mais il a tendance à s’en vanter avec des mesures assez inopportunes comme par exemple les exonérations fiscales de certains résidents qui partent à l’étranger. Pas sûr que Macon apprécie vraiment ce rappel à l’ordre de  trois économistes proches qui l’ont aidé à bâtir son programme électoral. Les trois personnalités dénoncent la relative indifférence du pouvoir par rapport à la question sociale. Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry qui furent parmi les plus fervents supporters de macro regrette que le thème de la lutte contre les inégalités d’accès, qui était constitutif de l’identité politique du candidat, est occulté». La réforme de l’assurance-chômage est notamment pointée du doigt.  Les trois auteurs suggèrent donc au président de présenter des «objectifs concrets» en matière de sous-emploi des jeunes, sortie du chômage de longue durée et d’ouverture des postes de responsabilité. Ils affirment ainsi qu’ «il ne faut pas réduire la prime d’activité».». Ils se déclarent en revanche favorables à une réforme des dispositifs pour les personnes à l’activité réduite, à la réduction de la durée d’allocation-chômage conditionnée à l’évolution du taux de chômage, et demandent, comme la CFDT, la nomination de plus de représentants salariés dans les conseils d’administration.

En matière fiscale, ils suggèrent de revoir les aides sectorielles aux entreprises et «le maquis des aides à l’innovation». «». Ils encouragent aussi le président à taxer plus lourdement les «très grosses successions», car «les enfants des innovateurs sont souvent des rentiers». Objectif, mettre un terme à l’étiquette de «président des riches». Enfin, ils recommandent un étalement de la suppression de la taxe d’habitation dans le temps. Dans le détail, ils suggèrent de «différer» la mise en œuvre de cette réforme «pour les 20% les plus aisés» pour la «coupler avec une réforme de la fiscalité locale et l’introduction d’une taxe foncière progressive».

Interrogés par Le Monde, les trois économistes se refusent à tout commentaire.

 

 

«Le rééquilibrage du modèle économique chinois»

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 «Le rééquilibrage du modèle économique chinois»

 

Pour l’économiste en charge de l’Asie chez Euler Hermes, la rapide reprise de son économie permet au gouvernement chinois d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité, même si l’endettement demeure un sujet sensible (interview l’Opinion)

 

 

 

Moins d’un an après la sortie des chaînes de montage des premiers modèles produits dans son usine de Shanghai, Tesla a commencé à exporter, lundi, ses premières Model 3S made in China vers l’Europe. Plusieurs milliers d’exemplaires à destination des marchés français, belge, italien ou encore allemand ont été embarqués et devraient atteindre le Vieux continent à la fin du mois de novembre.

Comment analysez-vous la situation de la Chine aujourd’hui ?

La Chine est sortie de la crise avant tout le monde parce qu’elle a aussi été la première à avoir été frappée par la pandémie. Nous avions déjà noté en avril que les trois-quarts de l’économie étaient revenus au niveau d’avant la Covid, en particulier au niveau productif. La consommation a été plus lente à redémarrer. Malgré une courbe des contaminations rapidement maîtrisée, les Chinois ont mis plus de temps à retrouver le chemin de la confiance. Reste que le PIB est revenu au niveau de fin 2019 dès le deuxième trimestre. Cela a été possible grâce à des stimuli budgétaire et monétaire même si sur ce plan, il a été plus faible. Toutefois, compte tenu de la politique de désendettement mise en œuvre depuis 2017, l’initiative gouvernementale peut être considérée comme un retournement. La reprise de la production encouragée par les autorités s’est accompagnée d’un essor significatif des exportations. En effet, elles ont été soutenues par une forte demande en fournitures médicales, en produits électroniques — dans un contexte de travail et d’enseignement à distance dans de nombreux pays — et plus curieusement en biens de construction et de décoration intérieure, stimulée par les politiques de soutien des gouvernements étrangers. Cela a permis à la Chine d’accroître sa part de marché dans les exportations mondiales de 20 % à 25 %, et d’aider significativement sa reprise. Cela va lui permettre d’enregistrer une croissance de 2 % en 2020. Elle sera le seul pays du G20 avec un chiffre positif attendu cette année.

La question du rééquilibrage de son économie paraît essentielle.

Cela a commencé dès la fin des années 2000 à la suite de la crise financière. Il s’agissait de rééquilibrer le développement en réduisant la dépendance aux exportations. D’ailleurs, leur part dans le PIB total a baissé, passant de 35 % à 25 % en dix ans. Mais en réalité, on a assisté davantage à une poussée de la demande intérieure qu’à un ralentissement des exportations proprement dit. Le rééquilibrage reste une priorité à long terme. Les discussions actuelles sur le prochain plan quinquennal portent notamment sur la stratégie de la circulation duale, qui vise à stimuler la demande intérieure en lui donnant un rôle central dans la croissance, tout en y répondant grâce à la production domestique. Car, au cours des dix dernières années, ce sont plutôt les produits importés qui ont accompagné la hausse de la consommation intérieure.

Cela explique la politique en faveur du développement technologique.

En effet, cela répond au désir d’être moins dépendant des importations de technologies dans un contexte de tensions notamment avec les Etats-Unis. La guerre commerciale est devenue une guerre technologique. Les dirigeants chinois ont, d’une part, pris conscience de la vulnérabilité de leur pays sur le plan technologique, et d’autre part, ils ont l’ambition d’en faire un leader dans des domaines émergents sur les plans de l’innovation, de la production ou des normes. Ils ne cherchent pas, par exemple, à s’imposer dans le secteur automobile traditionnel, mais mettent en avant l’électrique où ils investissent beaucoup pour prendre la direction des opérations dans le monde.

« Cette année, l’endettement devrait probablement approcher les 300 % du PIB. C’est assez inquiétant car, à la différence d’autres pays développés similairement endettés, la Chine n’a jusqu’à présent pas beaucoup dépensé pour le système de santé ou de retraite »

On peut aussi évoquer le désir de transformer les villes.

L’urbanisation va avoir une place assez importante dans le nouveau plan quinquennal dans la mesure où elle s’inscrit dans l’objectif d’accroître la consommation privée. Le développement urbain doit s’accompagner d’une augmentation des revenus des ménages et par conséquent de la demande. Après avoir tenté de développer les provinces intérieures, il apparaît que la stratégie des pouvoirs publics porte désormais plutôt sur la création de méga-clusters et leur connectivité, en mettant l’accent sur les infrastructures autour, par exemple, de Shanghai, de Shenzhen ou du triangle Pékin-Tianjin-Hebei.

Dans ces conditions, quelle croissance aura la Chine dans les années à venir ?

Dans une étude à paraître ces jours-ci, nous estimons que la croissance moyenne du PIB chinois devrait s’établir entre 3,8 % et 4,9 % en fonction du scénario des réformes structurelles et du succès de sa politique de rééquilibrage. Cela dit, je crois qu’il serait intéressant de la part des dirigeants chinois de ne plus imposer d’objectif de croissance. Cette année, avec la crise sanitaire, c’est la première fois que la Chine n’a pas annoncé un tel objectif. A long terme, c’est quelque chose de plutôt bénéfique car cela n’incite pas les entreprises publiques ou les autorités provinciales à courir après la croissance sans prendre en compte les problématiques d’endettement ou de déficits budgétaires.

L’endettement est un des risques les plus importants…

A la fin de 2019, il s’élevait à environ 260 % du PIB. Cette année, il devrait probablement approcher les 300 %. C’est assez inquiétant car, à la différence d’autres pays développés similairement endettés, la Chine n’a jusqu’à présent pas beaucoup dépensé pour le système de santé ou de retraite. Or, ce sont des dépenses nécessaires si elle veut à long terme augmenter la consommation privée. Actuellement, les ménages chinois épargnent énormément, environ 35 %, notamment parce que la protection sociale n’est pas encore assez complète.

Néanmoins l’économie chinoise semble sur de bons rails.

C’est assez évident d’autant plus que la Chine a la capacité de se projeter à long terme, ce qui manque cruellement aux Européens. Toutefois, je suis un peu moins confiante sur son avenir qu’en 2014, c’est-à-dire avant les tensions avec les Etats-Unis et à un moment où les risques liés à l’endettement étaient moins urgents.


Rééquilibrage du système économique pour les pays pauvres (Thomas Piketty)

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Rééquilibrage du  système économique pour les pays pauvres (Thomas Piketty)

 

Par Thomas Piketty, Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Ecole d’économie de Paris. Tribune dans le Monde.

 

En refusant de lever les brevets sur les vaccins contre le Covid-19, les Occidentaux ont montré leur incapacité à prendre en compte les besoins des pays du Sud. Les pays riches doivent sortir des mécanismes internationaux reposant sur un fonctionnement néocolonial et permettre aux autres de se développer par leurs propres moyens, estime l’économiste dans sa chronique au « Monde ».

La crise du Covid-19, la plus grave crise sanitaire mondiale depuis un siècle, oblige à repenser fondamentalement la notion de solidarité internationale. Au-delà du droit à produire des vaccins et du matériel médical, c’est toute la question du droit des pays pauvres à se développer et à percevoir une partie des recettes fiscales des multinationales et des milliardaires de la planète qui doit être posée. Il faut sortir de la notion néocoloniale d’aide internationale, versée au bon vouloir des pays riches, sous leur contrôle, et passer enfin à une logique de droits.

 

Commençons par les vaccins. Certains avancent (imprudemment) que cela ne servirait à rien de lever les droits de propriété sur les brevets, car les pays pauvres seraient incapables de produire les précieuses doses. C’est faux. L’Inde et l’Afrique du Sud ont des capacités importantes de production de vaccins, qui pourraient être étendues, et le matériel médical peut être produit un peu partout. Ce n’est pas pour passer le temps que ces deux pays ont pris la tête d’une coalition d’une centaine de pays pour réclamer à l’OMC [l’Organisation mondiale du commerce] la levée exceptionnelle de ces droits de propriété. En s’y opposant, les pays riches n’ont pas seulement laissé le champ libre à la Chine et à la Russie : ils ont raté une belle occasion de changer d’époque et de montrer que leur conception du multilatéralisme n’allait pas dans un seul sens. Espérons qu’ils fassent très vite machine arrière.

La France et l’Europe complètement dépassées

Mais au-delà de ce droit à produire, c’est l’ensemble du système économique international qui doit être repensé en termes de droits pour les pays pauvres à se développer et à ne plus se laisser piller par les plus riches. En particulier, le débat sur la réforme de la fiscalité internationale ne peut pas se réduire à une discussion entre pays riches visant à se partager les profits actuellement localisés dans les paradis fiscaux. C’est tout le problème des projets discutés à l’OCDE [l’Organisation de coopération et de développement économiques]. On envisage que les multinationales fassent une déclaration unique de leurs profits au niveau mondial, ce qui est en soi est une excellente chose. Mais au moment de répartir cette base fiscale entre pays, on prévoit d’utiliser un mélange de critères (masses salariales et ventes réalisées dans les différents territoires) qui en pratique aboutira à attribuer aux pays riches plus de 95 % des profits réalloués, et à ne laisser que des miettes aux pays pauvres. La seule façon d’éviter ce désastre annoncé est d’inclure enfin les pays pauvres autour de la table et de répartir les profits en question en fonction de la population (au moins en partie).





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